Mme A.A. l’Antiphilosophe est d’humeur guillerette

Cher journal,

Je suis si fatiguée que l’espace et le temps se replient sur moi. Je fais même dévier la lumière et rien ne m’échappe. On m’a gravé au front le mot « zolpidem » avec un scalpel, mais ça ne change rien à la situation socio-politique de mes organes. J’ai les pieds nus pris dans des blocs de glace livrés gratuitement à mon domicile pendant la période d’essai, toutes ces commandites me font mal aux os. Les rues sont remplies de colères vertes et de chandelles de gras de nouveau-né, le cataclysme est à nos portes et se convaincre du contraire est devenu un art du cirque. On m’a donné l’assurance que tout ne tenait qu’à un fil blanc qu’on m’a chargée de coudre moi-même pour ma propre paix d’esprit. Tout se contracte autour de moi, l’univers devient une boucle sombre qui s’affaisse et libère une radiation invisible de couleur bleue, parfumée comme un bleu d’auvergne.

L’anxiété est protéiforme, c’est un passe-temps passionnant qui me fait perdre tous mes moyens et me groster les plaies de valines quand le vocabulaire m’échappe et que je suis hurmandée dans mon lit, la pénombre squandise me hrulondant jestrol brunk vlaind roujde rojde roujde rojde roujde rojde ma pensée se brise quand frogou hlap mia menso estas malsana mi mortos por mil jaroj da fandita plumbo klori grujoj fantaue storpinant l’horizon est une réglisse et je ne m’attends à rien en particulier.

Bonne nouvelle : les bourgeois n’a plus de corde à vendre, il faudra trouver d’autres syllogismes pour les pendre devant leurs refuges secrets au sommet des montagnes.

Un commentaire sur “Mme A.A. l’Antiphilosophe est d’humeur guillerette

  1. Cet article n’aide pas ma socio-éco-psycho anxiété. Mais j’aime beaucoup le collage cryptique vendetta, je pense je vais l’imprimer pour le colorier même si je ne suis pas en psychiatrie aujourd’hui, juste en congé. Comme tu l’ignores, je suis maintenant employée à temps plein à faire le service de salle à manger pour des vieux croulants  »comme à l’hôtel » en région (dans une résidence privée on peut vivre avec mon passé judiciaire, ça a l’air). Mais c’est correct de même, le Boss me dit c’est un super bon cover. Sinon, après ces trois années d’abstinence et de rédemption, remplie de magie et d’huile de cannabis, je devrais m’en calisser plus des  »bougies » comme dirait ma soeur, pcque je trouve qu’on est pas plus des lumières, tout le monde, faque ouais, tant qu’on trouvera pas la façon intelligente de le montrer et de les démonter, on va continuer de se faire anarquer, détourner, exploiter… entk, ma collègue a des vaches laitières chez elle, avec le robot traite, les brosses automatiques et tout, sont parquées dans une étable fenestrée bien tempérée, comme des voitures, je l’ai vu, ça pue quand même, mais bon… ça a l’air que sur toute la gang de vaches quand elles avaient l’option de sortir au champ il y en avait juste de trois à cinq qui sortaient. Après plusieurs générations, probable c’est ça que ça fait. Tous ceux qui sont à l’intérieur ne voient certes pas le fil blanc dont tu fais mention… like we say  »pas de ce monde » toi t’es rock and roll 😉 désespère pas, gardes ton fort.

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