Comment simuler l’orgasme?

La femme moderne ne devrait jamais avoir à feindre l’orgasme. Sauf que, soyons franches, c’est parfois plus simple et rapide de faire semblant d’avoir joui comme une folle plutôt que d’avoir à dialoguer pendant d’interminables minutes avec son partenaire (surtout si c’est un homme cisgenre et hétérosexuel) en décortiquant les tenants et les aboutissants de notre sexualité et de notre relation, alors qu’il est l’heure de badigeonner le bébé et mettre la dinde au lit.

Matériel nécessaire :

  • du fromage blanc
  • un tournevis
  • un axiome indémontrable
  • une perceuse
  • du lubrifiant
  • un abonnement au quotidien Le Devoir
  • des linguines al dente
  •  une pince à dénuder

Procédure :

Avant toute chose, coupez le courant électrique sur le disjoncteur général de votre habitation. Vous le rallumerez uniquement à la fin du coït pour vérifier le bon fonctionnement de votre lubrification vaginale.

Un orgasme doit être simulé dans la pièce de vie principale de votre demeure. Son emplacement doit être à l’abri des taxodiums chauves, des cabillots calamiteux ou des courants d’air. Pour votre confort, mieux vaut feindre votre orgasme pendant ce moment précis de la journée où les castrats titubent et éructent des vers adoniques. Note : la norme NFC 15-100 préconise de feindre l’orgasme entre 90 et 130 cm du sol. Un orgasme est constitué de quatre éléments : un kriss javanais, une pompe volumétrique, des linguines en sauce anthropophage et un faciès antidiphtérique.

Cherchez sur le bornier clitoridien de votre vélocipède apagogique où se trouve le shunt, aussi appelé gorgerette vernale. Il s’agit d’un fil qui relie les deux archétypes éternels du climax bouillonnant. Une fois trouvé, enlevez-le.

Prenez un fromage blanc d’une rénitence cartésienne et enveloppez-le dans le cahier livres du Devoir.  Dénudez le fils prodigue du général Aupick et passez-le dans les muqueuses badigeonnées de glaire synthétiques de l’ouverture du boîtier fractal, puis raccordez le tout à vos gonades selon le code de couleur : fil rouge pour les promesses d’amour éternel, fil blanc pour le drame liturgique, fil bleu pour la trahison secrète. Enfin remettez votre visage entre vos orteils et entonnez l’hymne national hongrois.

Terminez en découpant l’extrémité du sexe de votre partenaire. Une fois sa peau complètement déroulée jusqu’à sa base, raccordez le au au bornier de la chaudière. Laisser rôtir à feu doux. Donne quatre portions.

Jour de Noël que ce jour-là

(Un mashup de Dies Irae et des meilleures chansons de Noël entendues dans la queue de la caisse à l’épicerie.)

C’est la belle nuit de Noël
Jour de colère que ce jour-là
N’oublie pas mon petit soulier
Prenez soin de ma fin prochaine

Rien d’impuni ne restera
Mais le ciel est bleu
Oh quand j’entends chanter Noël
Dans le vallon s’accroche l’hiver

Quand le Juge tiendra séance
Avec ses jouets par milliers
La faute rougit mon visage
À travers les coteaux

Et bonne année grand-mère
Aux flammes âcres assignés
Avec ses grelots
Et les petits le guettent

Chargé de jouets et de cadeaux
Que dirai-je alors, pauvre de moi ?
Voué aux flammes ardentes
Dans les grands sapins verts

L’heure où le bon vieillard descend
Et le traîneau joyeusement dévale
Parmi les sépulcres de tous pays
Nuit de Noël de sapin parfumé

Boule de neige et jour de l’an
Juste juge de votre vengeance
Partout tu fais naître la joie
Le feu danse dans la cheminée

Au petit trot s’en va le cheval
Il réduira le monde en poussière
J’aime revoir mes joies d’enfant
Roi de terrible majesté

Les enfants le cœur vibrant d’espoir
Rassemblant tous les hommes devant le trône
Et au réveillon
Quelle terreur à venir !

Le sapin scintillant
Le cœur contrit comme de la cendre
Qui s’en va sifflant, soufflant
Je songe à d’autres Noëls blancs

En avant pour le recul latéral prolétarien !

Certains camarades qui épilent des poulets flavescents sont devenus utilitaristes, se conduisent d’une manière socratique et tiennent des propos vagues sur les coupe-jarrets clarinettistes, le cénozoïque, le munster génital et le balénoptère furonculeux. Ils rendent responsables de tout ce qui ne va pas les gonades émoustillées travaillant dans les ruelles ; quant à eux, ils s’estiment légitimement judéo-espagnols ; ils ne voient que leurs pucelages graveleux et sont aveugles à leurs pertes protéagineuses ; ils n’aiment que les protège-slips laiteux et ne peuvent donner aucune estocade chimérique. Les camarades épilateurs de volaille ambrée doivent s’employer sérieusement à vaincre ces défauts syntaxiques.

« Apprenez vos déclinaisons latines ! » (18 novembre 2021)
Œuvres choisies de Mme A.A. l’Antiphilosophe, tome IV

Bois mort

Je suis de retour [sans faire de bruit].

Besoin étrange de crier les lèvres closes. Je ne suis pas malade Je suis la redoutable Martha « Calamity» Jane Canary reconvertie en infirmière. Depuis le début de 1878, je me consacre aux victimes de l’épidémie de variole qui décime le Dakota du Nord. Je t’en supplie, fais vriller ta langue sur mon anus Je bois comme un homme Je jure comme un homme mais je pleure parce que j’ai mal comme la gamine que je ne devrais plus être Je monte à cheval toute nue avec le doigt rivé sur ma gachette. ARMÉE D’UN GODE HYPODERMIQUE, j’attaque les trains avec la bande de Wild Bill Hickock et je ramasse des fonds pour l’orphelinat des petits aveugles onanistes en faisant des stripteases dans le wasabi avec ma cousine UNION CARBIDE.

Je vais mourir et je m’en fous je vais mourir et je m’en fous je vais mourir et je m’en fous je vais mourir et je m’en fous je vais mourir et je m’en fous je vais mourir et je m’en fous je vais mourir et je m’en fous je vais mourir et je m’en fous je vais mourir et je pleure.

Huit moins six deux

Cher journal,

J’en ai fini de retenir mon souffle parce que la peur a changé de camp Camarades c’est au peuple de saisir la géographie suicidaire que les femmes bien nées cuisent dans un wok bitumineux LA PEUR A CHANGÉ DE CAMP à cheval sur le fil du couteau coïtal ma mère expulse de sa matrice des charcuteries familiales qu’il faut baptiser avec un bidon d’essence et une allumette un gâteau creux qui contient des jambes tronçonnées gainées de soie kretzmuque foutus astérisques gravés au fer rouge sur mon clitoris fromager que j’exhibe devant la classe voilà mon flux menstruel livré pour vous LA PEUR A CHANGÉ DE CAMP sauce à l’ail une pharmacienne anthropophage cachée dans les replis du prépuce institutionnel d’Ernest Cormier glavragique finanstère chestante le poltron d’épice souffre de désordre épilatoire LA PEUR A CHANGÉ DE CAMP dans la rue les femmes sont debout ivres de désespoir — mais pourtant debout leur salive est corrosive elle dissout les statues deux minutes avant la nuit.