La mesure de l’outil© – « D’un autre côté… »

D’un autre côté, on ne se racontera pas d’histoires : la taille du pénis a beaucoup d’importance, même si beaucoup n’osent pas le dire de peur de froisser des sensibilités de leurs partenaires, mais probablement pas pour la raison que vous pensez, parce que ce sont bel et bien les gros pénis qui causent problème, même si esthétiquement, une grosse bite ça en jette et que ça impressionne sur un écran géant (en haute définition), la vérité est que la plupart des mortel.les ne sauront quoi en faire, n’arriveront pas à mettre plus que le gland en bouche, seront sujet.tes à la douleur pendant la pénétration ou seront carrément terrifié lorsque la personne qui en est affublée tombera la culotte, parlez-en aux gens bien membrés et iels vous répondront tous que la taille de leur appareil génital externe est leur chemin de croix, car jamais iels ne se font sucer décemment et rarement arrivent-iels à pénétrer à s’en frapper les couilles, sans compter qu’iels doivent commander leurs condoms sur internet parce que les pharmacies n’ont jamais leur taille en stock, ah la la, iels sont bien à plaindre même si, il faut bien l’admettre, le sort des personnes dotées d’un très petit pénis n’est guère plus enviable, car comme ma mère le disait, un cure-dents dans une narine, ça ne fait que chatouiller et si cette personne ne sait pas performer le cunnilingus ou la masturbation clitoridienne à un niveau acceptable ou possède une personnalité de marde, alors la bite a intérêt d’être plus conséquente et d’offrir un peu de sensations puisque le reste laisse autant à désirer et parlant de laisser à désirer, permettez-moi de revenir au côté visuel de la chose, parce que le petit pénis, quel que soit l’angle dans lequel on le croque, sera toujours moins photogénique que le gros, alors si vous appréciez cet organe uniquement pour des raisons esthétiques, la taille a vraiment une importance cruciale, je l’ai constaté il y a de ça quelques années, à l’époque où j’avais un soumis très grand, très beau et très docile, mais il avait un très petit pénis et honnêtement, ça m’a déçue – du moins, visuellement – et vous savez que le plaisir qu’on retire d’un soumis est pour beaucoup un plaisir des yeux, surtout quand on a travaillé fort pour le ligoter dans une position invraisemblable, on veut que le résultat soit éblouissant et avec une bite grosse comme le petit doigt, disons que ça gâche l’effet, alors je me dis qu’entre douze et quinze centimètres, c’est l’idéal – peut-être seize, à la rigueur, on n’est pas à quelques millimètres près – à moins, bien sûr,  qu’on ait affaire à un dicklit, dans ce cas on s’en fout de toutes ces histoires de taille.

La mesure de l’outil© – « D’un côté… »

D’un côté, il est évident que la taille du pénis n’a pas d’importance parce que la sexualité ne se limite pas à la pénétration ni même à la génitalité, il y a tout un univers de pratiques excitantes à explorer surtout pour quelqu’un comme moi qui a besoin de simulations multiples pour atteindre l’orgasme – au niveau du clitoris, mais pas que – alors quelle que soit la taille de son pénis, si mon ou ma partenaire ne pense qu’à le faire aller et venir dans mon vagin et refuse de me caresser ou de me lécher, je risque de m’ennuyer ferme, mais ça va encore plus loin puisque la connexion humaine, l’échange de regards remplis de désir et de sensualité, les mordillements et les souffles sur la peau contribuent beaucoup plus au plaisir que la taille de l’outil et croyez-moi, c’est une excellente chose puisque les pénis sont comme les autres parties du corps, ils viennent dans une multitude de tailles, de formes et de couleurs et c’est tout cela qui fait la magie de la découverte lors de l’effeuillage d’un nouveau ou une nouvelle partenaire, même si celui ou celle-ci l’a déjà exhibée en messagerie, car rien ne remplace l’expérience de l’avoir sous le nez pour une première fois en chair (mais pas en os) et dans tous les cas, si le pénis ainsi découvert est beau, proportionnel et bien dur, sa taille est bien secondaire, sans compter que, disons-le franchement, l’hygiène a beaucoup plus d’importance dans ce rayon parce que tant que le pénis est propre, qu’il sent et goûte bon, moi ça me va, alors que si il pue ou qu’il est tartiné de smegma épais et crémeux, alors là, c’est un non catégorique et il en va de même pour l’esthétique : en tant que lectrice avide de littérature érotique, j’en ai assez que la description des pénis se limitent à dire qu’ils sont « énormes », surtout que l’individu porteur de cet appendice monstrueux est presque toujours dans la fiction un bad boy aux comportements toxiques et jamais une personne non-binaire, une femme trans ou un homme trans, dans ces situations on prend à peine le temps de mentionner l’existence de leur organe et c’est la même chose et même pire dans les films porno où l’obsession de la taille tombe carrément dans le cliché raciste, ce qui crée un climat particulièrement dommageable pour les hommes noirs dont plusieurs ont été durablement traumatisés par des commentaires incessants liés à des fantasmes sur la taille de leur pénis et c’est trop souvent aux femmes noires que revient la charge de supporter ces hommes qui vivent avec les conséquences de ces traumas sur leurs identités raciales et sexuelles, alors mieux vaut arrêter cette fixation sur la grosseur de l’outil.