Fumée de fongus

Aucune nouvelle du front
J’ai le pied enfoncé dans le soufflé au fromage
Et ma vue baisse au fur et à mesure
Que la géopolitique mondiale
De la betterave à sucre
Marche vers la catastrophe

La douleur de mes aïeux
Ressemble à la chandelle rose
Sur les tables de nuit des radeaux troués
Qui voguent dans les interstices
Laissés par les électrons en plâtre
Leur écho se fait sentir
Dans mon urètre
Et je pleure des larmes
Logarithmiques

Ô toi, sauge électrice !
Toi qui brûle aux pieds des statues liquides !
Comme j’aime te toucher du bout du doigt
Le long de l’humide itinéraire
Qui épelle tes borborygmes satinés !

Je me trouve à deux rues du paradis d’acier
Celui qu’on connaît sous le nom d’ «appendice sulfureux»
Et le troisième cil à partir de la gauche
M’élance, il me fait délicieusement souffrir
Je suis la flaque sous un missile à pédales
Je suis le verre correcteur
Qui signe des chèques sans provisions
À la mairie de Chertsey

Tout cela va mal finir
Je le sais trop bien
Car je connais ces hommes de terre sèche
Qui ont démoli les fondations des temples
Dédiés aux déesses oubliées
Ils n’ont aucun remord et aucune pitié
Leur langue brûle tous les isotopes
Ils harponnent les muqueuses à perte de vue
Leur crédit est enrobé de propos abrogés

Ça y est, c’est la chute des empires
Dans mon bol de soupe
Mon visage est couvert de lasagne végane
L’heure est venue de monter à l’échafaud
Pour que vienne la fin de tout
Pour et que je puisse enfin gratter
Le lobe frontal de ma cervelle sanitaire

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