Aphorismes sécrétés en dormant

La vie est une sentence exécutoire dans l’averse des crimes stationnaires.
La vie est ronde comme une cible pliable qu’on traîne en camping.
L’art n’est pas une taupe : on ne peut en extraire des flocons de chrome.
L’art est une quille bigame pour orphelins perplexes.
La mort est lisse comme une crêpe placentaire.
La mort est une huître ferroviaire qui suinte de l’antimoine.
L’amour est un yaourt chauve qui crie des slogan anticonceptionnels.
L’amour est trop blanc lorsque l’arbre des rendez-vous cesse de mastiquer.
La sagesse s’est pendue par les pieds pour se moquer de nos gencives.
La sagesse seule peut frire nos lacets sans alerter le pape.
La vieillesse est un quatrain révulsé pour embryons blasés.
La vieillesse est un sourire alimentaire dans le visage de la mort.
Le désir est un déchet précieux sur l’ongle des déesses.
Le désir est un alphabet crypté gravé dans la saignée de nos coudes.
La douleur est un signe de feu le long des veines.
La douleur est un rêve qui se poursuit après le réveil.
L’amitié est un verre toujours plein qu’on ne fait que vider.
L’amitié est un dictionnaire métallique que font fondre les nains hilares.
L’éternité est un songe vert dans l’œil d’un caméléon.
L’éternité est un signal de fumée dans une forêt vierge.
La raison est un fil de fer sur une chair amoureuse.
La raison est un fromage rose rempli d’acariens académiques.
Le talent est une poire vaginale posée sur un ragoût.
Le talent est un ongle incarné oublié dans un bol de semoule.
Le génie est une bague au doigt d’un manchot.
Le génie est une laque appliquée au cure-dent par un amnésique sur une montagne d’immondices.
Le travail me semble une torture ordinaire pour les idiots abonnés au culte des statues.
Le travail est une montre brisée qu’on remonte encore et toujours sans se demander pourquoi.
Dieu est un obèse perdu dans un aéroport.
Dieu est un couteau caché dans vos draps.
L’orgasme est une sangsue aimable qui nous ouvre des portes.
L’orgasme est une frénésie qui pousse les mortels à mâcher le smegma des anges.

Fortune Cookies

  • Vous trouverez l’amour lorsque le camion brachycéphale et l’intrigante perforeuse auront ourdi le complot des putains fromagères.
  • Confucius disait : le rhinocéros qui broute du mazout finira toujours par chanter des arias avec les clones de Staline. Pourquoi alors s’épiler les jambes ?
  • La chance viendra comme un candidat présidentiel pêchant la morue sur le toit d’une boulangerie.
  • Votre langage sera clair sur réception des messages hachurés : o i  la lang   cosm  de mont     c’e   le gou   éval   n   bris  de l’i     pri    ot       v  – discours vertical vertébré sexuellement intellectuel.
  • Confucius disait : le garde-manger du cannibale, c’est la salle d’attente de l’urgence.
  • Attention aux chiffres impairs et aux pléonasmes glorieux des prismes lexicaux.
  • Le vendredi sera votre jour chançeux, à moins que la pureté tellurique puisse se passer de l’ombre machinale.
  • Au travail, tentez de caresser le piston en sucre d’érable dans le centre-ville intime de la secrétaire-thermomètre.
  • Savoir rire de la mort est bien pratique lorsqu’on visite le Yukon en monocycle.
  • Vous avez toujours su que le Gange coule près de Shawinigan ; on y fait flotter des billots pour récurer votre karma.
  • Quand le ciment frais crie « Kool Aid ! Kool Aid ! » – vos yeux deviendront orange et ce sera très mauvais pour le taux de glucose de vos larmes.
  • Ne dites jamais « je t’aime »; la constitution canadienne ne le permet pas explicitement.
  • Les cocottes en papier sauvages hibernent l’été parce qu’elle ne peuvent être recyclées autrement qu’en factures d’huile à chauffage.
  • Je connais intimement la Vache qui rit car elle m’a enseigné le tango dans un bordel de Buenos Aires.
  • Dans mon atlas personnel, on retrouve l’Utah sous mon nombril, car c’est là qu’est situé le Grand Lac Salé.
  • Trop écrire, c’est comme devenir sœur cloîtrée : ça donne mal au poignet.
  • Je n’utilise que des mots grinçants. Avec la poudre qui en résulte, j’engraisse les dictionnaires pour y faire pousser des adverbes.
  • Les sandwichs aux œufs sont une excellente source de participation démocratique.
  • Je préfère marier ma cousine unijambiste que de collectionner les vrilles incrédules des souris intégrales.