Hostie – La brume de la religion continue d’envelopper le monde. Ses nuées toxiques corrompent chaque instant de liberté et de plaisir. Combien de fois encore aurons-nous à tuer dieu avant que son spectre sanglant cesse de hanter nos rêves et de transformer le monde en cauchemar? Il faut continuer de mastiquer des blasphèmes tant que le sacré nous passera la laisse au cou. Il faut étaler sa morve sur l’hymen du sacré tant et aussi longtemps qu’il nous garrottera, car le sacré est une anguille grouillante qui pend de l’anus d’un dieu qui n’a rien d’autre à faire que de sodomiser des charognes. Dans ses temples putrides, les fidèles mâchonnent des tampax imbibés dans l’espoir de tuer ce qui est déjà mort en eux.
Tabernacle – J’ai vu la bile brunâtre couler de la bouche des députés et des prêtres putrides. Elle se mélange à la vinasse aigre de leur divine et patriotique ivresse quand ils portent des toasts en l’honneur du sacrifice de la vie, des désirs et de la jeunesse des autres sur l’autel sculpté dans le fumier qu’ils appellent «dieu» et «patrie». Esprits décents et bien-pensants, votre sexe a été remplacé par un boudin. Vos filles ont enfin retiré leur culotte, elles chient sur vos gueules et enfoncent leurs ongles grenat dans vos plaies pour vous instiller cette innocence qui vous empoisonnera le sang. Votre dieu est un cadavre ronflant, ils se roule dans ses propres déjections morbides et vous vous délectez de ses miasmes funéraires.

Calice – Des ogres dévots au sourire simplet dévorent les rêves de leurs fils comme des poux convaincus d’être des jaguars. Longtemps je suis restée prostrée dans le saint chrême et le smegma qui a englué mes aïeux. Ce temps-là est bien fini. Par fidélité envers leurs tourments, je vais chaque lundi danser sur la tombe des dieux uniques pour en retourner la terre du talon et écraser les vers gras qui s’en échappent. Pendant que les soldats du christ violent les consciences sur les banquettes du parlement, je frotte ma plotte contre l’autel, je pisse sur le pain azyme, je trempe mon cul dans le bénitier et y dépose un embryon gluant, rigolard et fraîchement avorté.
Ciboire – Chaque fois que la noune décatie de la nonne bâille une flatulence poissonnière dans le royaume des cieux, chaque fois que notre sainte mère enfonce la crosse diocésaine dans son anus de poulet, la queue mollassonne de notre seigneur entame sa danse macabre pour aller déposer sur la langue pourrie du prédicateur trois jets de sperme fromager. C’est dans ces circonstances que l’envie de fracasser les bienheureuses rotules du pape exogène à coup de pied de biche devient impétueuse. Hélas, je dois me contenter de me torcher avec le scapulaire du cardinal et le glisser entre les pages de son missel, comme une image sainte graisseuse et vélocipédiste.
Sacrement – Je serai éternellement et joyeusement rêveuse. Voilà mon cri de guenon rebelle, voilà ce que je ferai, jusqu’à ce que les cols romains en peau de prépuce n’auront pas mis fin à leurs coïts moroses. Quand les plaques policières seront châtres par la lame clitoridienne de ma belle-soeur, j’irai épingler leurs couilles oculaires sur la couronne d’épines qui orne le front bovin du messie visqueux. Jésus, tu es une varice sur mon cul, tu me donnes envie d’éternuer des clous pour te faire bander sous ton pagne pisseux. Jésus, tu es la verrue qui orne le méat baveux de la bite monumentale qui arrose les enfants de foutre vert de la Toussaint à la Chandeleur.
Christ – Deux junkies aux seins tatoués payaient une visite au souverain pontife. Elles vomirent dans sa bouche ses sermons les plus sacrés, puis l’enduisirent de merde molle et jaune pour qu’il meure, enfin, en odeur de sainteté. Depuis, il aime faire vriller sa langue sur les plaies purulentes de son sauveur, ce salaud de dégusteur d’étron au regard absent. Dieu le père, ta bite est aussi molle que celle du Saint-Esprit, tu lui donnes de la vigueur à coup de seringues, de meurtres angéliques et de cheeseburgers hermaphrodites que tu dégustes en te laissant enculer délicatement par les zélotes à la barbe laineuse. Plus personne ne mourra en martyr pour toi, tu crèveras sous les coups de nos ricanements, tu t’évaporeras dans nos orgasmes aériens et alors, enfin, nous pourrons aller ailleurs.