Marchandise incantatoire

Entendu tel quel.

Une fois, le Bouddha demeurait à Srâvastî, au bosquet de Jeta, dans le jardin d’Anâthapindada.

Alors l’honoré du Monde dit aux moines :

« Comme les Aloades nous restons attachés dos à dos à tout jamais dans le vent et les ténèbres et sur les sommets hurlants des songes anthropophages, car la variance immonde qui pourrit mes entrailles de ses rabais sempiternels coagule les eaux préférentielles. Il n’y a plus que des marchandises à perte de vue, l’oiseau de nuit est un poisson de cauchemar, qui nous a volé tous nos moyens de subsistance et on lui devrait respect et admiration, par-dessus le marché ? Non, moines, cela ne passera pas, il nous faut revenir à une conception plus juste de notre propre valeur et de celles des idéaux de toc devant lesquels ont nous demande de faire sacrifice. Les trente-mille noms de l’ineffable chaos qui nous appelle seront gravés sur la pointe de nos cheveux et nous seront tous unis dans le souffle froid de l’univers. Moines ! Regardez ces vallons verdoyants tapissés de fromage ionisé ! Écoutez la vile incantation de la marchandise dont le pouls casse le rythme de votre cœur ! Il n’y a d’issue que dans la négation ; le monde n’attend qu’à être saisi par la ventouse caudale, c’est à vous qu’incombe cette mission.

Que tous nos vœux soient exocets et que les désir de celles qui rient soient rémoulade.

Voilà, moines, ce qu’il faut savoir ». 

Alors les moines, ayant entendu ce que le Bouddha avait enseigné, le reçurent avec joie et le mirent en pratique.

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