La mesure de l’outil© – « D’un côté… »

D’un côté, il est évident que la taille du pénis n’a pas d’importance parce que la sexualité ne se limite pas à la pénétration ni même à la génitalité, il y a tout un univers de pratiques excitantes à explorer surtout pour quelqu’un comme moi qui a besoin de simulations multiples pour atteindre l’orgasme – au niveau du clitoris, mais pas que – alors quelle que soit la taille de son pénis, si mon ou ma partenaire ne pense qu’à le faire aller et venir dans mon vagin et refuse de me caresser ou de me lécher, je risque de m’ennuyer ferme, mais ça va encore plus loin puisque la connexion humaine, l’échange de regards remplis de désir et de sensualité, les mordillements et les souffles sur la peau contribuent beaucoup plus au plaisir que la taille de l’outil et croyez-moi, c’est une excellente chose puisque les pénis sont comme les autres parties du corps, ils viennent dans une multitude de tailles, de formes et de couleurs et c’est tout cela qui fait la magie de la découverte lors de l’effeuillage d’un nouveau ou une nouvelle partenaire, même si celui ou celle-ci l’a déjà exhibée en messagerie, car rien ne remplace l’expérience de l’avoir sous le nez pour une première fois en chair (mais pas en os) et dans tous les cas, si le pénis ainsi découvert est beau, proportionnel et bien dur, sa taille est bien secondaire, sans compter que, disons-le franchement, l’hygiène a beaucoup plus d’importance dans ce rayon parce que tant que le pénis est propre, qu’il sent et goûte bon, moi ça me va, alors que si il pue ou qu’il est tartiné de smegma épais et crémeux, alors là, c’est un non catégorique et il en va de même pour l’esthétique : en tant que lectrice avide de littérature érotique, j’en ai assez que la description des pénis se limitent à dire qu’ils sont « énormes », surtout que l’individu porteur de cet appendice monstrueux est presque toujours dans la fiction un bad boy aux comportements toxiques et jamais une personne non-binaire, une femme trans ou un homme trans, dans ces situations on prend à peine le temps de mentionner l’existence de leur organe et c’est la même chose et même pire dans les films porno où l’obsession de la taille tombe carrément dans le cliché raciste, ce qui crée un climat particulièrement dommageable pour les hommes noirs dont plusieurs ont été durablement traumatisés par des commentaires incessants liés à des fantasmes sur la taille de leur pénis et c’est trop souvent aux femmes noires que revient la charge de supporter ces hommes qui vivent avec les conséquences de ces traumas sur leurs identités raciales et sexuelles, alors mieux vaut arrêter cette fixation sur la grosseur de l’outil.

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