Le ciel est bas ce soir et l’air laiteux comme ma peau ne le sera jamais. La ville a des tendons, je baigne dans sa lymphe, mirage opaque de métal. On me siffle, je n’ai plus de cils, les garçons qui jouent à la pelote dans les ruelles me bouffent le cœur. Les murs sont maculés de slogans lycanthropes, chaque flic comme une star de Hollywood me déteste. Près du square, je vois la fillette ductile du quatrième, motorisée comme une huître eidétique. Elle largue ses bombes capillaires sur l’épicier spongieux transpercé de mille couteaux.
La vitrine me renvoie le reflet de mille Anne Archet fracturées fondantes sous l’acide du temps qui me répètent : « Je suis presque morte, je suis si amoureuse mais pourtant tellement mourante, je suis une femme et je fais ce que je crois que les femmes font lorsqu’elles disparaissent. »
Dans mon lit ce matin dormait près de moi Stenka Razine. Sa barque était sombre et brutale ; il m’a jetée par dessus bord pour prouver à ses cosaques que son âme restait grande et loyale. Ma fente de cuir suintait l’eau de rose comme une icône miraculée mais il n’y avait personne à abreuver sur les rives du Don. Je flottais, algue apostasiée entre les eaux tièdes et obscures des pensées communes. Des cheveux et des sexes frôlant ma joue, me forçant à avaler, désemparée, ce liquide épais et astringent. Heureusement, je fus sauvée par cette femme nue à la peau bleue, portant les stigmates sur sa langue, ses pieds, son flanc et ses innombrables mains. Elle n’a toujours pas quitté mes bras, ses cris creusent sur mes tempes des sillons qui se rejoignent pour former un alphabet impur.
J’ai la lèvre inférieure tuméfiée et l’ironie terrifiée.
L’avant-garde n’existe pas, l’arrière-garde est une blague, la contre-culture n’est qu’une culture en attente que son gros cul soit couronné de lauriers pour venir chier son étron hiératique sur nos têtes. Tout a tellement de valeur, tout est tellement utile que j’en suis malade. La jeune femme va hacher les gendarmes à dos de chameau et répond avec son parfum aux pâtes cuites qui l’interrogent par cadavre interposé. Du tatol des mototans réaprénstonnent et chacacun un mantannot qui en rosiasant de l’ailptliopacân de doute-être calmeromice, au sens du pagaraphrare désime par le cubtroalbuine ou par une apatiolcipanne ditosse de penroness, au canat-bouilloire. Jamais entre les repas.
Tout ce que j’écris n’a aucune valeur il n’y a rien à en tirer ça ne rapporte rien à personne ça ne profite à personne c’est d’une nullité parfaite et splendide sans intérêt sans aucune aspérité personne ne peut y accrocher quoi que ce soit crédit offert details en magasin jusqu’à épuisement des stocks nous nous réservons le droit de limiter les quantités pour insérer la pièce A sur l’orifice C de la planche F je n’ai pas remis mon formulaire p étant un entier qui indique le nombre de dimensions spatiales de l’objet en question que des D1, D3, D5 et D7 branes peuvent être incorporées dans un espace-cible une symétrie non perturbative de la théorie IIB, S-dualité. Que l’avant-garde et la contre-culture aillent se faire chatouiller les hémorroïdes, moi je suis hors-la-garde et anti-culture je réduis tout en rondelles, en menu morceaux tout petits petite petits assez minuscules pour que mon ratage soit grandiose et gigantesque.
Le militant perd son portefeuille au camping, c’est un partenariat et une cible lunaire valise à marier ouverte et uniforme dans le sens sympathique et la coercition qui nuit au flamenco des quatre fesses garanties de photographies perpendiculaires, mais l’arbitre du maquillage censure le juge au bastion de l’alimentation et la betterave lobotomisée tient en otage le jus de coercition des flotteurs grâce au pneus suspects et à la turbulence du sang dans l’ensemble prononcé d’une clinique de poing dans le ciment et le bronze optionnel aussi sexy que criminel, restent les lignes à transborder minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou minou.
J’en ai fini de retenir mon souffle parce que la peur a changé de camp Camarades c’est au peuple de saisir la géographie suicidaire que les femmes bien nées cuisent dans un wok bitumineux LA PEUR A CHANGÉ DE CAMP à cheval sur le fil du couteau coïtal ma mère expulse de sa matrice des charcuteries familiales qu’il faut baptiseravec un bidon d’essence et une allumetteun gâteau creux qui contient des jambes tronçonnées gainées de soie kretzmuque foutus astérisques gravés au fer rouge sur mon clitoris fromager que j’exhibe devant la classe voilà mon flux menstruel livré pour vous LA PEUR A CHANGÉ DE CAMP sauce à l’ail une pharmacienne anthropophage cachée dans les replis du prépuce institutionnel d’Ernest Cormier glavragique finanstère chestante le poltron d’épice souffre de désordre épilatoire LA PEUR A CHANGÉ DE CAMP dans la rue les femmes sont deboutivres de désespoir — mais pourtant debout leur salive est corrosive elle dissout les statues deux minutes avant la nuit.
Dans une chambre de six mètres carrés, je dors sur un lit de goblets en carton ciré. Des chrysanthèmes poussent sur mes paupières closes, leurs racines courent de mes yeux à mon clitoris. Couchée sur le dos, je résilie mon abonnement à la vie grâce aux ondes sympathiques qui se diffusent dans mon bidet. J’ai l’arme facile et la larme à la main, des coléoptères de bronze sous les ongles et l’envie de dissoudre mes pensées dans le fleuve du néant. Quand le sultan viendra me rendre visite, habillé d’une couche d’incontinence, d’un faux nez et d’un tuba. je serai prête à lui faire du bout des doigts les quarante signes secrets qui invoqueront Orobas et ses hordes de notaires ailés. Je lui demanderai de devenir impératrice du Siam et il lira mon avenir en m’éventrant et en mastiquent mes viscères. En attendant, je verse mes acomptes provisionnels et je me nourris de punaises de lit, comme le recommande le Talmud.
La glace est mince et j’entends le bruit sourd des craquements quand passent les morts près de la lumière verte des pronoms conjonctifs. Ce qui se trouve sous mes pas n’est pas l’apaisement des sens et la félicité de l’âme, mais bien la suie des garages et l’isthme de l’alimentation famélique. Nartex de l’église immobilière, les échanges pétrifiés sont sans sel, sans signes, comme l’huile disloquée sous un sourire minéral. Ô piètre sucs de jouvence, vos scie à chairs couvrent le chant des méduses. Je suis jaune et partout m’accompagne cette odeur de formol — moi qui n’embrasse que ce qui est long et dur et fuyant comme un liquide organique coulant d’un erlenmeyer sur les pages d’un rapport trimestriel.
Jacques croque carnivore le thé tamisé tétanisé qui roule et qui roule ma mièvre farine et la clique cassée des clans claudicants. Quant à Karl, qui à Caen claque des canons, son sillage scie ses saucisses sans sourciller.
Voilà toutes les nouvelles dignes d’être drainées par les vésicules de la Vistule virulente.
BOROMIR BRODO BRODO BROMODO BODORO BOMORODO BROBROMORODO BODO
Dans la chambre de la gourgandine semi-liquide, la moquette est recouverte de bâches de plastique qui exhalent le parfum des huiles intimes des saintes vierges anthropophages. On y entre comme une hétaïre cisaille un prépuce : avec la conviction inébranlable des cosaques zaporogues répondant au sultan de Constantinople. La catin merveilleuse m’y attendait, fardée des douze nuances de carmin de Lucifer ithyphallique, avec aux seins les pinces d’acier qui font jaillir le lait grumeleux des pestes noires. À genoux, dos à elle, je lui présentai l’étoile obscure de mon cul, qu’elle ondoya de son goupillon fibreux dont la chair froide et humide a visité toutes les cavités des multitudes damnées des souterrains. J’en suis sortie grandie, humide, l’âme élargie et ouverte à toutes les vibrations célestes qui marquent et cataloguent les marchandises cauchemardesques hantant les allées noires des commerces naufragés. Dorénavant, je ne lirai plus les catalogues, j’irai simplement dans éponges et sans dentelle répandre mon sang pour la patrie disparu des monstres charcutiers.
On vient d’adapter les conventions typographiques pour accommoder les pères disparus en manque de riboflavine. Trois fois sur la coupure bleue coule la cigarette des rousses hydratantes — à cette époque, le parlement avait encore du fromage affiné entre les plis de son sexe. Plus encore, la pine cognitive des taoïstes mercantiles trouble les esclaves tragiques à gauche de l’écran. Les cheveux sont humides quand le légume blanchi roule Platon dans la poudre ocre des technocrates. Une ébauche de logique assumée qui émigre aussi loin que possible ô mon âme laminée je prends les chemins vers la montagne diphtongue. Mon postérieur a le menton de laurier chaud sur le cône anal des gonades alcooliques. Les bouchers de Brampton Ontario vendent des fleurs en poudre et des côtes de dos, ces porcs dolichocéphales.
Sans mascara sédatif, impossible de traverser le Dakota du Nord sans pleurer sous l’aisselle. Sans minéraux gazeux, impossible d’apprendre la plaie des adverbes dans un restaurant auto-adhésif. Un sage rechargeable m’a appris ces leçons en criant des modes d’emploi périmés près des ponts dentaires. Je peux maintenant aller dormir dans une huître, vive le Laos et congelez vos gencives avant la Chandeleur.
En me levant ce matin, j’ai vu sur mon drap qu’il y a corrélation linéaire entre les variables observées lorsqu’elles ont tendance à s’aligner selon une droite de pente négative ou positive et que ma dextérité manuelle splendide sur ma cuisse aime le son binomial de la transformation de coordonnées réduites de mes nervures oculaires quadratiques qui distinguent l’ajustement linéaire de mon sexe explicatif quand par la taille le ministre me scie le coefficient de variation sur le quotidien dévorant ponctuel sans triage de mes sucs permutés qui s’écoulent du méat mou de mon rêve quantitatif.
Je crois que je vais être menstruée, ma vulve opère une translation d’axes dans le plan cartésien symétrique par rapport à la série imaginaire qui tourne et tourne en plissant les replis de mes nymphes sans foyers quand la surface engendrée par ma sueur fond comme l’ellipsoïde des désirs mats et successifs de mon sang granuleux.
C’est décidé : je me convertis à l’hérésie du libre esprit.