Remède brun au wokisme-prolapsus

(Mashup entre une chronique de Mathieu-Bock-Côté et une fiche médicale sur la constipation.)

La gauche radicale
Donne une impaction qu’on découvre anale
Maladie diverticulaire qui enflamme les débats
Il faut leur tenir tête
Le temps qu’on peut
La gauche haineuse ralentit
Le transit intestinal

Remarquer un immense prolapsus
Scandaliser les diverticules

Hémorroïdes
Fissure de l’autorité morale
Dures selles dures dures dures
Durs concepts
L’anus en questionnement
Définition de l’homme et de la femme
Diverticulaire et diversitaire

Immense sottise
Accusations d’intolérance le côlon irritable
Colonialisme québécois
Lutter rendre l’augment de complications
En ce que parle ouverture de parois irritées
Maladie diverticulaire
Impaction peut mener à des accusations

Transphobie
des veines hémorroïdes
Prolapsus rectal
Fissure
De
Certaines
Oppressions systémiques
Traductions de veines des membres de maladie
Diversité pour la transphobie

Cercle vicieux aggravant les selles
Durcissement de la gauche radicale
Caractérisée par petites douleurs
Permis qu’on les revendique
Lutter fait pousser
Les constipations
Hémorroïdes
Prolapsus
Rectal rectal rectal prolapsus racisme
Fissure assez rapidement la gauche
Scandaliser et rares concepts de générosité
Pousser ces selles dures
Selles du Québec
Minorités au suicide
Intestin en meute
Qu’on peut même accuser son rectum

Et s’enflammer
Diverticulaire diversitaire
Paroi dure et pénible
Veines de membre
Dominante à l’université
La constipation dresse contre elle
Ces lésions et la péritonite
Un immense scandale que déchirure
Assez rapidement un passage de saillie
Diverticulaire

Le Québec fécal
Subira la censure
La vie politique
S’asséchera
Prolapsus
Prolapsus
Fondement de son raisonnement
Transit vicié

Marchandise incantatoire

Entendu tel quel.

Une fois, le Bouddha demeurait à Srâvastî, au bosquet de Jeta, dans le jardin d’Anâthapindada.

Alors l’honoré du Monde dit aux moines :

« Comme les Aloades nous restons attachés dos à dos à tout jamais dans le vent et les ténèbres et sur les sommets hurlants des songes anthropophages, car la variance immonde qui pourrit mes entrailles de ses rabais sempiternels coagule les eaux préférentielles. Il n’y a plus que des marchandises à perte de vue, l’oiseau de nuit est un poisson de cauchemar, qui nous a volé tous nos moyens de subsistance et on lui devrait respect et admiration, par-dessus le marché ? Non, moines, cela ne passera pas, il nous faut revenir à une conception plus juste de notre propre valeur et de celles des idéaux de toc devant lesquels ont nous demande de faire sacrifice. Les trente-mille noms de l’ineffable chaos qui nous appelle seront gravés sur la pointe de nos cheveux et nous seront tous unis dans le souffle froid de l’univers. Moines ! Regardez ces vallons verdoyants tapissés de fromage ionisé ! Écoutez la vile incantation de la marchandise dont le pouls casse le rythme de votre cœur ! Il n’y a d’issue que dans la négation ; le monde n’attend qu’à être saisi par la ventouse caudale, c’est à vous qu’incombe cette mission.

Que tous nos vœux soient exocets et que les désir de celles qui rient soient rémoulade.

Voilà, moines, ce qu’il faut savoir ». 

Alors les moines, ayant entendu ce que le Bouddha avait enseigné, le reçurent avec joie et le mirent en pratique.

Métaphysique de l’hygiène buccale

Mes gencives saignent et les dentistes vivent dans des manoirs en or massif. Avoir ou ne pas avoir de dents est devenu le marqueur social par excellence, celui qui distingue le bourgeois propret (et triomphant) de la fange damnée des tardigrades. Le problème qui se pose à nous est le suivant: dans un contexte d’effondrement généralisé, comment peut-on appliquer les principes de la dialectique aux soins de ces moignons d’ivoire qui ne font que choir comme les effeuilleuses scorbutiques des tripots de Lagos?

Avant tout, placez-vous devant un miroir, de façon à pouvoir constater si votre âme reste solidement attachée à votre mâchoire. Si une buée se forme à sa surface, c’est très mauvais signe; il y a de toute évidence aucune proposition contradictoire à unir dans une synthèse de brossage. Tenez fermement votre brosse, jusqu’à ce que vos jointures blanchissent et adoptent la teinte crémeuse d’une dentition impeccable. Puis, posez un peu de dentifrice fluoré sur vos sourcils, sans y ajouter d’eau, et récitez à voix basse les noms des sept princes des enfers: Mammon, Azazel, Belzébuth, Asmodée, Belphégor, Dispater et Méphistophélès.

Une bonne hygiène buccale est à la base un engagement résolu envers les forces telluriques qui gouvernent la dérive des continents. Les personnes qui négligent la soie dentaire sont la cause principale des tremblements de terre, des éruptions volcaniques et des émeutes devant les Best Buy le matin du 26 décembre.

Nettoyez toutes vos dents en vous plongeant dans l’oubli, brossez-les en buvant l’élixir mentholé dont les vapeurs sont froides et implacables comme un lavabo de nécropole. Qu’importe le rince-bouche, pourvu qu’il y ait l’ivresse.

Procédez ensuite selon les étapes suivantes :

  1. Insérez la brosse dans la narine de votre choix et enfoncez-la jusqu’à ce qu’elle atteigne la jonction dents/gencives, et inclinez-la pour qu’elle forme un angle de 45 degrés avec les dents.
  2. Par un mouvement semi circulaire du poignet, agitez la brosse de sorte que votre cortex cérébral se décolle et que votre cerveau, enfin libéré, se mette à couler par la narine qui n’est pas obstruée.
  3. Recueillez ce liquide cérébral dans le verre de la salle de bain, celui que personne n’ose laver et qui est recouvert d’un microcosme fabuleux, d’un univers de vie à peine perceptible par nos sens émoussés par l’absence de merveilleux.
  4. Versez suffisamment de poudre à dents de marque Sanitol™ dans le verre et mélangez de façon lancinante pour obtenir une pâte semi-liquide de couleur grisâtre. Il y a aura des grumeaux; c’est l’horreur de la condition humaine qui l’exige.
  5. Appliquez cette pâte sur vos dents, qui bientôt seront douées de conscience.
  6. Appliquez la méthode péripatéticienne à votre dentition, entrez en dialogue avec elle pour qu’elle découvre la cause pour laquelle elle a été produite, son but – ou sa cause finale.
  7. Crachez.

Mme A.A. l’Antiphilosophe reçoit une lettre

Cher journal,

J’ai recouvert tout mon corps de minuscules points verts dessinés avec un feutre à encre indélébile Sharpie à pointe fine pour me rendre éligible à une subvention du Conseil des arts et des lettres. Le poison a traversé ma peau par osmose et circule dans mes veines comme un désir de vengeance doublé d’une urgence de frotter toutes mes muqueuses avec de la cendre jusqu’à ce que la pâmoison me fasse chavirer dans un sommeil sans rêve. Dans ma lettre de refus, un fonctionnaire isotopique me suggère de m’entêter à produire des œuvres plutôt que d’admettre que toute littérature est fumisterie et que tout art est trahison. Il ne sait pas que tout n’est plus que redite et répétition, il ne sait pas qu’il n’est plus possible de maquiller le vide pour le faire passer pour de la moelle et le vendre à prix d’or à des clients inexistants, il ne sait pas que la représentation n’a plus de valeur que dans l’inflation des crânes de ceux qui nous affament. J’ai donc pris ma peau malade et je me suis rendue à la buanderie où l’essorage des vestiges de volonté de vivre coûte maintenant six dollars, à cause de l’inflation et de l’abandon de toute prétention démocratique.

Je suis ma propre mécène et donc mon propre bourreau; mon garde-manger est vide, il ne me reste que des miettes de pain que je dévore, pigeon enragé à l’intestin grugé par les vers et la nécrose de mes idéaux. Je voudrais bien voler de la dynamite, mais tous les chantiers de construction sont dans les beaux quartiers et les autobus s’y rendent infréquemment. Je voudrais bien faire rôtir un bourgeois, mais ils m’assurent tous qu’ils n’existent pas, que nous sommes tous égaux, que nous formons tous une grande famille et que les gens qui veulent m’exterminer appartiennent à une catégorie fantomatique. Mon aliénation existe, mais elle n’est causée par aucune personne identifiable, elle est un fait naturel comme la pluie, l’orthographe et les condylomes; voilà pourquoi on m’enjoint à diriger ma haine contre mes camarades d’infortune qui eux, ont le malheur d’être observables à l’œil nu. Tous ces gens qui ne sont pas comme moi pourraient venir manger la pomme pourrie qu’il me reste dans mon frigo. Je pense qu’on se fie un peu trop sur mon angoisse de possédante pour maintenir l’intégrité du monde.

J’ai des adjectifs et je les affûte chaque jour pour qu’ils soient bien coupants. Pour l’instant, je m’en sers pour me raser les jambes, mais quand il fera trop chaud, quand il fera trop soif, il n’est pas exclu que je m’en serve pour attenter à la sureté de l’esprit et de la marchandise par poste restante. En attendant, je suce des cailloux et espère que l’ascèse soit bonne pour le teint. Chaque fois que j’en mets un dans ma bouche, c’est une dent qui en ressort. C’est le miracle de la naissance.

Érosion cyclique

Docteur, je suis morte

Ailleurs mobile rugueux moite
Parti reniant tradition sur mesure
Une fois noire de révolte pour la gloire anti-monogame

UN

Suicide mou
près de la pointe
la marche aux têtes
au bout des peines
vers midi
La lutte des pluies
Corps du Chist
envies de femme
gin and tonic
HEY HEY moins quart
soulier-racine
mot silence
phobie sociale
mémoire morte

filtre au gris
mère batterie
no iron
aspirine
numérique
garantie
stérilet
arsenic
février noir
amino acid
chien de fusil
veston de pluie
moche candeur
l’heure sonne

Un canon scié dans la bouche

Domi sorc

outigué on nessan krootos stantifer justindre. Clontifrut cale mennne tipe cauterin carcos strutelicause une peu un peu illustrons l’ensemble de l’oeuvre flitiflitifliti trbune au profond composé signe sans référent melkri brigirt alle werde malilowinwin jen iun tekston en una konstruita lingvo vi ne rimarkos ĝin ĉar vi estas stulto idioto kaj tial mi amas vin jamais lu sur le volet la grande ligne claton candinosimonde royimbw crontoncomptack métastases littéraires métastases littéraires la réalité est incertaine dardons la moelle sans aide le savon du fracas testilandry demetrasse denercouse ararpadacon novatale padacon resafo les mots m’épuisent je suis une crevasse possible le bleu meurtre capillaire critristateur métriquistord ya domi sorc trose ya domi sorc trose

Mme A.A. l’Antiphilosophe déménage

Cher journal,

J’ai déniché un superbe appartement avec une seule chambre à coucher traversé par le train qui transporte les immigrants aux dents de plâtre. J’ai trouvé une bille d’uranium dans mon urètre, c’est un signe de la fin des temps. Depuis mon balcon, j’ai vu les oies luminescentes traverser le ciel obscurci par l’haleine des voisins. Les soupçons entretenus par les mégères de papier ne résistent guère à l’acide sexuel qui coule de ma bouche déflorée. Mon propriétaire ignare court plus vite que l’horloge atomique sans bretelles qui siège au Vatican. La dame des objets perdus a été retrouvée épinglée sur le mur de son bureau, la matrice retournée comme un gant et sur le visage l’expression figée et béate de celle qui a rempli tous les formulaires. Il n’y a plus de cabines téléphoniques, il n’y a plus d’endroits pour contacter les courtisanes transversales lorsque la lune de gruau glisse sur mon sexe irrité.

La ritournelle minuscule est une valve caillée sur les fibres végétaux de mon cœur. La nièce de Satan s’est inscrite aux cours du soir ; elle travaille comme téléphoniste à la compagnie de chaussures qui emploie des enfants dans son usine souterraine. Savoir conjuguer le verbe falloir à la première personne du singulier n’est pas donné à tout le monde. En fait, il n’y a que les livreurs anthropophages employés par Über qui ont des doigts assez liquides pour imbiber suffisamment la grammaire et ainsi accomplir un tel exploit. La charrette des lépreux a des roues de roquefort et laisse des traces vertes sur le tapis floral de ma salle de bain.

J’ai reçu de la visite pour la première fois dans mon nouvel appartement. Elle s’appelle Désarroi et elle est caustique et tranchante comme une épine de métal sur le front du Christ postindustriel. Entre mon lit et la cuisine se trouve le crématoire ; il y flotte une odeur cauchemardesque de yogourt allégé à la banane. La porte fait un tel boucan en ouvrant qu’on croirait entendre sainte Thérèse d’Avila sodomiser depuis l’enfer les élus avec sa verge bardée de clous purulents. Je me console en me disant que le loyer est à peu près raisonnable.